Le blog d'Ovary

Si elle n'existait pas vous l'auriez inventée

J-10, ça sent la frite, non ?

– Doudou, franchement, j’ai hâte.
– De ?
– Voir ton cadeau, voir cette belle preuve d’amour
– Une preuve d’amour ?
– Ben oui, un cadeau de Noël c’est un peu une preuve d’amour
– Ben non, pas trop. Des attentions quotidiennes, un cadeau d’anniversaire oui, mais le cadeau de noël l’est quand même moins.
– Tu pues, ça veut dire que ton cadeau ne fait pas très cadeau amoureux ?
– Ben… rofff, un peu quand même.
– Tu m’as fait le coup de l’aspirateur ou du faire à repasser, un peu le genre de mes parents quand ils sont à court d’idées et décrètent ce genre de cadeaux bénéfiques pour toute la maison ?
– Mais non folli
– Ben m’en fous, moi je t’ai acheté une friteuse.

J-11, hum.

– J’ai des crampes partout doudou, je peux plus marcher
– Ah bon ?
– Oui, j’ai même eu du mal à monter les escaliers de l’immeuble tout à l’heure.
– Tu prends tout le temps l’ascenseur d’habitude
– Pas depuis que Noël arrive

– Folli ?
– Oui ?
– Tu viens faire un câlin ?
– Je peux pas bouger mais viens toi

– C’est dommage ma folli tout ça, j’avais prévu des petits jeux ce soir
– J’aime pas tes petits jeux Doudou. Au fait doudou, j’ai acheté le cadeau de tes parents
– T’as pris quoi ?
– Des chocolats liqueurs.
– Mais folli, c’est dégueulasse ça.
– Ah oui, ça c’est carrément DE-GUEU-LASSE. C’esr franchement ignoble.
– T’es ignoble Folli, mais ces chocolats finiront chez tes parents, ils feront guise de Restes étant donné que mes parents n’y toucheront pas… et je voulais acheter des truffes pour tes parents.
– Tu sais bien qu’on est pas truffes dans la famille.
– Ouais mais je m’en fous un peu.
– Je vais te dire Doudou, ils vont être trop heureux mes parents à Noël… entre les chocolats liqueurs, les truffes et leur gendre.

– Doudou, câlin ?
– Plus envie.

Voyage au creux d’un petit passé

Le hasard m’a dirigée vers un bus plutôt que vers cette correspondance en train où je serais sans doute morte de froid. Alors je suis arrivée à cet arrêt de bus, le même qu’il y a deux ans. Rien n’avait vraiment changé. Ah si, le quai pour chez moi est décalé d’un quai sur la gauche. Quelques guirlandes rappellent l’adorable période que nous vivons et quelques rayons de soleils rendent les coeurs plus légers.

Et puis je l’ai vu. En plus classe, en plus vieux. A ma vue, son sourire s’est lâché dans un moment de surprise totale. Et bonne. Rassurée, j’ai avancé vers cet ex amoureux qui a partagé, il y trois ans, un an et quelques temps de ma petite vie, menée tant bien que mal. Le revoir, c’est toujours un peu gênant. Avec un côté délicieux.

Au bout de trente minutes de bus, vous comprenez bien qu’on prend ses aises. On discute, on partage, tes parents, ton frère. Un peu comme un couple qui aurait été marié. C’est vrai qu’à 18 ans, on semblait déjà assez routiniers.
Arrivés à destination, je lui propose de le déposer, en bonne fille qui a envie de parler de sa Twingo. Proposition acceptée, le voilà qui monte dans ma petite chose et comme tout mec qui se respecte observe ma voiture et ses recoins. Il ne faisait pas ça avec le Berlingo. Mais bref. Et puis, adorablement, il me demande « Tu mangerais à la maison ? » Arrête, comme au bon vieux temps ? Il a l’air décidé, alors j’accepte, avec envie et un petit pincement au ventre.

Je conduis vers chez lui, comme une fille qui a fait ce trajet des centaines de fois fût une époque.
Puis quelques minutes plus tard, il ouvre sa porte d’entrée. Je le suis. Mes pas sont les mêmes qu’il y a deux ans, ils emboîtent les siens dans une cadence et une géométrie identiques. Et dès que mes pieds franchissent le tapis, peut-être changé depuis mais strictement similaire à celui que j’ai connu, mon nez comprend. Mon nez respire, sa principale fonction, me direz-vous. Mais tout de suite l’odeur de cette maison m’agresse et m’attrape. Il ne sent rien, qu’il dit. Mais c’est normal. Chaque maison a une odeur, chaque ex aussi. Et là, c’est tout un univers dernier qui vient me voler mes sens et qui me ramène à mon année de terminale, à mes pas sur son sol froid sous son toit cocon. C’est tout un décor qui me replonge au lycée et qui, avec un minimum de concentration, pourrait m’absenter et me donner cette impression d’être avant, ou d’être après si rien n’avait vraiment changé.

Je pose mes chaussures, il a déjà avancé. Comme avant. Et puis il me crie de sa chambre « Tu fais comme chez toi, tu te souviens de tout ». Bien sûr que je me souviens de tout. De la couleur du papier, de la date de mariage de tes parents brodée au fond du couloir, de ton portrait et celui de ton frangin dessiné. Bien sûr que je me souviens.

Après quelques pirouettes dans la cuisine et sa merveilleuse trouvaille dans le four l’évitant de cuisiner, il me sert des lasagnes. Et c’est trop pour mes souvenirs. Le premier repas, octobre 2004, dans cette maison et à cette place, je mangeais des lasagnes. Un souvenir immortel, loin d’être glamour, mais immortel. Un souvenir qui chante dans ma tête chaque fois que je mange des lasagnes, surgelées bien sûr.

Alors on mange ces petites lasagnes. Coca ? Qu’il me demande. J’en deviendrais agacée, je réponds : « Je n’aime pas quand ça pique, tu ne te souviens pas »… « Ah oui, c’est vrai… »
Ce pourrait vexer. Ca pourrait. Un peu comme « T’as toujours eu ton deuxième trou aux oreilles ? » ou « Ah bon, t’es pas très télé ? ». Ca pourrait vexer, mais ça ne vexe pas. Ca ne vexe pas, parce qu’on excuse, parce qu’on comprend. Parce qu’on a aussi oublié un tas de choses (d’accord, pas les lasagnes), mais on comprend. Parce que c’est comme ça, parce que l’amour de jeunesse, c’est beau un temps, c’est du partage, des rêves et des folies, mais ça disparait, ça s’estompe. Aujourd’hui il est encore de mes références, de mes pensées parfois. Il est ce souvenir d’un premier amour, qu’on garde, qu’on blottit. Auquel on tient mais tout en acceptant qu’il s’échappe. Lui, s’échappe. Le souvenir reste, et puis un jour ne sera plus qu’une date, une période et puis enfin un prénom. Et dans des dizaines d’années, il sera peut-être un vague visage dans mes yeux de grand-mère.

Alors non, ça ne vexe pas. Il refait sa vie, me parle de sa copine. Du caractère que je n’avais pas, de l’histoire qu’il vit désormais. Je considère bien refaire ma vie de mon côté, enfin « refaire » reste un gros mot. Je l’écoute et je me rends compte à quel point ce qu’on appelle un quotidien se transforme aussi. Mon souvenir de lui est déjà trop formé pour que je me sente ici comme si de rien n’était.

On mange, sans crainte. On a tellement partagé, à l’époque. On est heureux mais la prochaine fois, qui sait, on s’évitera peut-être. On prend conscience que le temps passe, on rigole, à l’aise, mais on est un peu bouffé parce cette fausse pudeur qui peut s’installer là où parfois on aurait envie de lâcher des paroles exiguês mais surmontables.

Quelques remerciements, une vague idée sonnant « A bientôt » et me voilà qui repars dans l’autre sens vers ce jeudi qui devait rester un jeudi de décembre 2007 mais qui m’a quand même remuée le bide avec des images et senteurs d’autrefois. Sur ce…

J-12, plus ou moins la moitié !

Un petit bonjour avec le texte ! Un petit bonjour d’Ovary ! Elle prend quand même plein de place Folli dans ce blog, quand est-ce que je vous raconte ma vie, moi ? Bonne lecture (ça c’est pour kmille)

Doudou et Folliculine font un footing.
Folliculine s’étouffe.

– Trop nul de courir…. heinf… quand il… heinf… fait froid.
– Mais non, ça oxygène Folli.
– Heinf… oui… Heinf.

10 min plus tard.

– Trop dur de courir, on rentre ?
– Tu rigoles, t’as vu comme tu cours ?
– s’il… heinf… te… plaiiiit.
– Non

– Doudou
– Mais arrête de parler, cours.
– Mais j’ai pas besoin de courir moi.
– Ben si, j’ai trouvé que c’était bonne une idée.
– Heinf… pourquoi… heinf… une bonne idée ?
– Ben que tu veuilles courir comme tu vas trop manger à Noël.
– Bouffon, vraiment bouffon
– Ben folli, ben, c’est bon, t’es belle, rooo c’est toi qui m’a dit ça, folli, mais tu vas où ? Oh là ! Mais tu vas trop vite, tu tiendras pas, attends-moi, folli !

J-13 et ça sent le sport !

– Doudou, j’ai hâte d’être à Noël, de manger du foie gras, de la bûche…
– Tout ça ?
– Ben normal quoi, tu vas manger pareil Doudou, c’est Noël.
– Tout ça pour toi ?
– Ben quoi, qu’est-ce que j’ai ?
– ça fait grossir Folli tout ça
– Ah
– Ben oui Folli, ben oui.
– On pourrait aller courir avant alors ?
– Si tu veux.

– Doudou ?
– Oui ?
– T’es sûr que va falloir courir avant ?
– Oui, parce qu’après c’est plus dur.

Le benêt.

– Doudou ?
– t’es sûr que faut courir… tout court ?
– Oui folli, on peut faire du vélo sinon, j’ai ma nouvelle pompe
– Non non
– Mais si Folli, du vélo c’est super, franchement je te lâche pas, allez ! On fera du vélo.
– Non…
– Si Folli, on bougera, on fera du vélo
– Je te jure que courir ça ira très bien finalement doudou.
– Ok je retiens Folli

Eh merde.

Par amour, qu’on dit.

– Oui. Oui-oui, en ticket de métro. Même pas mal.

– Il fait froid et un peu noir, t’as remarqué ? J’ai les cheveux trempés et qui puent. Mais je cours. Gelée, tremblante, gelée, agonisante. Mes mollets hurlent à la mort mais ne lâchent pas, tu sais pas tout ce que je ferais pour suivre tes petits fesses…hum… dans cette course d’orientation.

– Ouvrir les yeux à 5h pour t’envoyer un texto de faux Adieux. Parfois ça fait moins mal de jouer à fond le mélo.

– Avoir le vertige en haut de la tour Eiffel. J’aime bien te faire des surprises, mais là coco, j’ai mal au coeur.

– Une cure de Radis-Raisins.

– Amie-Ami avec ton chien.

– Plaquer un cours, prendre un sac, trois strings et faire trois cents bornes pour t’apercevoir deux petites heures.

– Jeter ma cassette d’Hélène, je m’appelle Hélène.

– Faire du 95 sur Nationale pour t’entendre dire « Wahou, attention, on se lâche ! »

– Te répondre que j’ai peur des radars pour que tu me racontes combien de points tu as en moins et que je pense combien tu es viril.

– Sourire quand ça coince dans la gorge et sourire quand tu pars.

– Te demander si tu as confiance en moi pour que tu me répètes que oui, et que cette confiance est tout simplement illimitée.

– Attendre trois heures postée à une fenêtre que tu passes devant en me retenant à mort d’aller faire pipi, d’aller boire, et de cligner des yeux.

– Te défendre devant tous ces gens qui t’accusent de ma douleur. M’en fous, j’agonise, j’ai froid, je fais des excès de vitesses même seule en Twingo, je regarde par ma fenêtre même si c’est pour trois mois et non trois heures, et je fais un peu plus de manège pour supporter que tout ça me renverse.

Tu vois par amour, je tiens le coup.

J-14 et vivement le papa Noël

Folliculine agite les bras et s’exprime toute seule.

– Grrr bon sang, c’est quoi ce merdier. Il en fout partout. grrr, et tiens ça c’est inutile, ça aussi.
Bon sang, je trouve pas.

– C’est pas possible, j’ai fait la cuisine…
… j’ai fait la salle de bain
… j’ai fait le salon…

Folliculine cogite…
… je n’ai pas fait la chambre

– Grrr, c’est quoi ce merdier dans son placard cracra, c’est horrible. Puis y a pas… y a pas de cadeau, il s’est foutu de moi l’autre. Il va comprendre, oh la la il va comprendre.
… C’est pas là, c’est pas là… et par là ? toujours pas là…

La porte d’entrée.
Folliculine bondit et d’un pas déterminé et coléreux s’approche de Doudou.

– Alors d’abord Bonsoir Monsieur, à noter monsieur que je n’ai toujours pas digéré le coup de l’araignée, qu’en plus ce n’est pas la peine de me prendre pour une imbécile, parce qu’il y a AUCUN cadeau planqué dans cet appartement, et ensuite Monsieur vous prendrez la délicatesse de ranger et votre placard, et la salle de bain, et la cuisine et le salon, ce qui ne sera jamais de trop. Et pour Noël doudou, on prend TA voiture même si tu as acheté le SAPIN qui ne porte toujours pas d’ANGES et même si tu comptais faire des truffffffes au chocolat, chose que je n’ai pas gobé cinq secondes et qui m’aurait fait dégobiller -sur le beau parquet tout propre que tu vas astiquer- ta recette mensongère et manipulatrice d’un mec qui jouait à la Wii et qui n’aura même pas le jeu qu’il a demandé à Noël parce que franchement c’est ridicule. Ri-di-cu-le, t’as quel âge hein, t’as quel âge ?
– …
– T’as quel âge ?
– Bonsoir mon amour.

J-15 et j’ai trop envie

– Doudou !
– Oui ?
– Viiiite, une araignée
– J’arrive
– Mais viiite
– J’arrive c’est bon

Doudou joue à la Wii.

– Doudou qu’est-ce tu fous ?
– J’arrive
– Sérieux, qu’est-ce que tu fous ?
– J’arrive.

– Enfin !
– Pfff mais elle est toute petite ton araignée
– Elle est grosse et c’est pas Mon araignée. Qu’est-ce que tu foutais doudou ?
– Je replaçais les petits anges sur le sapin
– C’est vrai, c’est mignon, mais c’est vrai ? C’est vraiment vrai ?
– Ben oui pourquoi ?
– Parce qu’on a pas de petits anges sur le sapin DOU-DOU.

– On n’a pas de petits anges sur le sapin Doudou, on n’a pas de petits anges sur le sapin doudou. ON N’A PAS DE PETITS ANGES SUR LE SAPIN DOUDOU. Dis-moi ce que tu faisais. DIS-MOI
– C’est bon, c’est rien ! Pourquoi tu tiens tant à savoir ce que je faisais ?
– Parce que tu m’as laissée mourir avec cette araignée.
– Je cherchais la recette des truffes au chocolat.
– Ah ouais ? Et où ça Doudou ?
– Dans un livre de cuisine pardi.
– On n’a pas la recette des truffes au chocolat dans un livre de cuisine et pour ta gouverne, je ne raffole pas des TRufffffEEEsss au chocolat, alors DIS-MOI ce que tu FAISAIS DOUDOU

– DOUDOU J’INSISTE.
– Je… bon d’accord, je cachais ton cadeau.
– O… Oh mon Doudou, Oh, vraiment ?
– Oui Folli, OUI.
– Oh, excuse-moi pour tout… vraiment excuse-moi. Mais la prochaine fois VIENS UN PEU PLUS VITE QUAND MEME, sale bête.

Et s’il suffisait d’imaginer ?

Leçon d’une amie, « elle ». Qui m’a troublée par son histoire. Un peu…

Le soir, elle vagabonde dans un petit sommeil qui lui conte images et rêves.
Elle a encore de l’eye-liner, elle a encore froid, elle a encore mal.
Le teint un peu cendré, elle prend le temps de s’imaginer des joues roses et des yeux brillants. Des yeux face à celui qui lui rendra la vie plus paisible. Les nuits moins seule, moins froides.
Elle se voit déjà quémander ses songes de l’emmener au pays des plus merveilleux. Elle s’endort et ses supplices prennent un à un l’allure des plus belles scènes de sa vie.
Avec facilité et acuité, elle part. Il est là, il calme sa jambe droite qui s’agite et n’en finit plus. Il murmure à son oreille que rien n’est dramatique, que la vie n’est que magnifique.
Elle imagine un lit, une voiture. Elle imagine l’amour dans une semaine à la plage, dans un an à la montagne. En fait, elle vit leur histoire d’amour chaque nuit avant de s’endormir en écrivant des scénarios. Si elle s’endort avant même de terminer son tournage, elle l’achève le lendemain quand elle s’apprête à repartir vers le sommeil.
Et chaque soir c’est pareil.
Et chaque soir c’est lassant.
Et chaque soir, elle est de plus en plus amoureuse.
Et chaque jour, elle pleure.

Depuis deux semaines, elle rêve de cette soirée. Elle sait d’emblée qu’il ne sera sans doute pas là. Elle ne sait même pas où elle sera, mais elle y sera. Elle imagine la maison d’une amie qu’elle n’a pas vu depuis des semaines, parce que le canapé et le carrelage gelé se prêtent bien. Elle s’imagine danser et boire. Elle l’imagine ailleurs, trop loin, trop absent. Elle s’imagine enfin le voyant arriver, la sortir de son alcool désenchanteur. Elle imagine les langues torchées de champagne qui fêtent une nouvelle année, les coeurs battants plus vite et les corps se brûlant l’un contre l’autre. Elle imagine prendre son pieds dans un simple regard. Elle imagine lever son verre et l’exploser ensuite au sol en hurlant qu’elle aurait attendu mieux. Mieux de la vie, mieux de lui.
Et puis elle s’endort avec une larme trop douce pour être ressentie sur une joue rêche qui se lasse désormais d’un oreilleur porteur de douceur et de soutien sans promesses.
Elle se réveille le matin en sachant qu’elle ne vivra pas cette fête là-bas, qu’elle ne vivra pas cette fête sous ses yeux, qu’elle ne vivra peut-être même pas cette fête. Parce que c’est toujours plus simple d’y vivre la nuit qu’un beau jour dans deux semaines.

Et puis un matin, le hasard frappe à sa porte, un peu moins salaud que d’habitude.
Son amie la contacte et par une coïncidence si peu attendue explique que sa maison servira de toit sous les paillettes d’une année qui s’achève. Qu’elle peut venir avec lui.
Après une demande si brève et si timide, elle apprend qu’il sera là, dans cette maison paumée dans un coin de campagne où elle rêvait de finir son année. Il sera là-bas, scène totalement improbable. Cette maison dans ses rêves n’avaient servi que de décors, de supports en carton pour qu’elle puisse y péter un verre et sa rage dans une nuit de plus.

Et finalement, c’est un premier rêve qui devient réalité.
Et depuis, elle est troublée quand elle s’endort.

J-16 et c’est quoi la vie en fait ?

– Folli, bon aujourd’hui j’ai ramené un vrai sapin, une couronne, des guirlandes et des boules, des chaussettes, des bons desserts au chocolat pour ce soir.
– Tu rigoles ?
– Non, t’es heureuse hein ?
– Pas qu’un peu !

Cling Cling Cling, l’amour triomphe.
– Mets la petite boule rouge ici Doudou
– Tu préfères pas la petite verte plutôt ? Regarde comme elle est mignonne.
– Oh oui, elle est trop mignonne Doudou.
– Et tiens, mets la grosse verte à côté, et t’as vu comme elle est belle avec ses paillettes ?
– Trop belle mon Doudou, trop belle.

Cling Cling Cling, l’amour triomphe.
– Je mets ta chaussette à côté de la mienne.
– Ben bien sûr Doudou, collée-collée hein.
– Collée-collée, oui ma Folli.

Cling Cling Cling, l’amour triomphe.
– T’as un peu de chocolat là, mon Doudou
– Oh, ah bon
– Attends, je te l’enlève Doudou
– Merci.
– Voilà Doudou, c’est bon.
– Merci ma Folli.

Cling Cling Cling, l’amour triomphe
– Viens Doudou on met la belle couronne sur la porte d’entrée
– Oui ma Folli tout de suite.
– Elle est trop belle ta couronne doudou
– Elle est trop belle ma couronne je trouve aussi

Cling Cling Cling
– T’as pas acheté des autocollants doudou ? On pourrait en mettre sur notre boîte aux lettres et sur nos fenêtres aussi, ça serait trop joli !
– Ben c’est bon là, tu commences à devenir cul-cul avec Noël.

Cul-cul lui-même.